Les médias libériens et la campagne politique : tout le monde est-il couvert ?

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Les médias au Libéria sont l’un des acteurs les plus actifs en période électorale. En effet, les participants aux élections se tournent vers les médias pour amplifier leur voix. Le corps électoral, la Commission électorale nationale (NEC), les candidats politiques, les observateurs et d’autres parties prenantes utilisent les médias pour atteindre leurs publics respectifs avec leurs messages concernant le vote. Ainsi, le comportement des médias au Libéria devrait toujours être professionnel, en particulier pendant la période de campagne politique.

L’EISA évalue activement le rôle des médias dans ses engagements avec les acteurs électoraux et examine attentivement le cadre juridique associé contre cette pratique pendant différents aspects du processus électoral. Ce numéro examine la manière dont les médias se comportent pendant cette campagne en l’absence d’une autorité indépendante de régulation des médias.

Le bon
Les lois libériennes donnent droit à une presse libre. L’article 15 de la Constitution du pays garantit le droit à la liberté de la presse, ainsi que des lois telles que la loi Kamara Abdullah Kamara (KAK) sur la liberté de la presse, qui dépénalise la diffamation pénale contre le président, la sédition et la malveillance criminelle. Ces cadres juridiques permettent la prolifération des médias à travers le pays. Une grande variété de plateformes médiatiques constitue un atout pour la démocratie libérienne car elle permet la création de plateformes à travers lesquelles les participants aux élections peuvent communiquer leurs messages. Les médias, quant à eux, ont bien réussi, au cours de la période préélectorale de 2023, à couvrir les campagnes politiques des hommes politiques et des partis politiques dans leurs journaux télévisés quotidiens, tout en donnant également à la NEC l’espace nécessaire pour transmettre des informations à tous les participants aux élections. Le suivi des médias par l’EISA à Monrovia a révélé qu’il y avait plus d’une campagne politique couverte dans un seul journal télévisé par plusieurs radiodiffuseurs, fournissant ainsi aux électeurs une variété de sources d’information. Il en va de même pour les journaux suivis par l’EISA.

Ces cadres juridiques permettent la prolifération des médias à travers le pays. Une grande variété de plateformes médiatiques constitue un atout pour la démocratie libérienne car elle permet la création de plateformes à travers lesquelles les participants aux élections peuvent communiquer leurs messages.

Les plateformes de médias sociaux ont permis aux politiciens de dialoguer avec une génération plus jeune et féru de technologie, en leur fournissant un lien direct avec les électeurs potentiels.

L’entre-deux
L’utilisation des médias sociaux, en particulier par la jeunesse libérienne, est une arme à double tranchant. Il donne des agences aux citoyens, créant une opportunité pour des voix et des opinions alternatives et, dans certains cas, façonnant la participation électorale conduisant à un dialogue organique et à une couverture des événements en temps réel. Les plateformes de médias sociaux ont permis aux politiciens de dialoguer avec une génération plus jeune et féru de technologie, en leur fournissant un lien direct avec les électeurs potentiels. D’un autre côté, la nature non réglementée des plateformes de médias sociaux est sujette à la manipulation, ce qui entraîne une désinformation généralisée et de fausses nouvelles. Les OLT de l’EISA ont noté que les fausses nouvelles concernant les candidats aux élections peuvent potentiellement inciter à la violence pendant les élections. Les médias sociaux peuvent agir comme un puissant moteur de conversations importantes sur les candidats, les politiques et l’éducation électorale, tout en restant ouverts au partage rapide et étendu de fausses informations qui peuvent miner la confiance dans les élections nationales et le caractère pacifique des élections nationales.

Le mauvais
La couverture des campagnes politiques dans les journaux télévisés ne suffit pas, de la part des médias, à garantir l’accès à une information crédible et de qualité. Lorsque la couverture médiatique des campagnes politiques se concentre largement sur des événements et des visuels attrayants comme le lancement de rassemblements politiques ou de campagnes, les candidats qui sont perçus comme n’ayant pas plus d’électeurs ou qui sont considérés comme moins populaires parmi l’électorat reçoivent moins ou pas d’attention médiatique. De même, l’appropriation politique fait également qu’il est difficile pour tous les candidats aux élections de 2023 au Libéria d’avoir un accès égal à certaines institutions médiatiques. Les stations de radio et les journaux appartenant à des hommes politiques ne cèdent pas leurs programmes à l’opposition de leurs propriétaires politiques. Ces organes médiatiques ne diffusent pas non plus les opinions descendantes à celles de leurs propriétaires politiques. Dans une large mesure, la propriété politique des médias a également un impact négatif sur l’éthique des médias, dans la mesure où les stations de radio ou les journaux appartenant à des hommes politiques ne vérifient pas les informations erronées ou la désinformation qui favorise leurs candidats.

La couverture des campagnes politiques dans les journaux télévisés ne suffit pas, de la part des médias, à garantir l’accès à une information crédible et de qualité.

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La mission EISA note que la période de campagne au Libéria est marquée par un choc d’idées et des échanges parfois houleux entre les participants aux élections. Dans ce cas, la manière dont les médias naviguent entre les partis politiques, les candidats indépendants, la NEC et les observateurs est cruciale, car toutes ces différentes parties prenantes apportent des perspectives différentes sur les élections. Les médias sont également censés fonctionner librement, sans aucune entrave ni crainte pour la sécurité. Des médias libres et engagés constituent une base essentielle sur laquelle un dialogue sain et des discussions éclairées peuvent renforcer et développer une démocratie électorale. Gérer les responsabilités qui accompagnent une plateforme médiatique puissante est un indicateur clé de l’engagement d’un pays envers les principes et les idéaux démocratiques.

À propos du soutien de l’USAID à l’EISA-IEOM au Libéria : L’activité de la mission internationale d’observation des élections de l’EISA (EISA-IEOM), financée par l’USAID, vise à renforcer l’intégrité des élections présidentielles et législatives de 2023 au Libéria grâce au déploiement d’une mission internationale indépendante d’observation des élections (MOE). ) pour surveiller, évaluer et rendre compte de toutes les phases du processus électoral conformément aux références internationales et régionales. La MIOE est mise en œuvre en étroite coordination avec le soutien financier de l’USAID/Libéria et complétera les efforts d’autres acteurs électoraux.